BéBéBoc
A propos
Bébéboc
Durée : 1h30 - Tout public
Comédie d’anticipation sur l’égalité femme-homme et sur la parentalité de demain, ce spectacle est né d’une réflexion sur l’hégémonie des valeurs traditionellement masculines présentes dans notre société (concurrence, compétition, loi du plus fort...) et sur la thèse féministe selon laquelle les femmes et les hommes seront à égalité lorsque les femmes ne porteront plus les bébés. Entre la nécessité de réaliser ses rêves et les questions éthiques et morales que pose la procréation artificielle, ce spectacle ouvre le débat sur des problématiques hautement contemporaines.
Bébéboc est issu d’une rencontre entre Catherine Gosse et Roland Depauw en 2008 et d'un échange sur la question de l’égalité femme-homme.
Dans la première partie du spectacle, naît et s’amplifie un conflit entre le désir d’enfant totalement inassouvi de Julie, cinquantenaire, n’ayant jamais connu le bonheur de devenir maman, et le refus de son compagnon Romain, sexagénaire, déjà père de deux enfants. Ce petit couple ordinaire se trouve dans une impasse relationnelle, ils n’arrivent plus ni l’un ni l’autre à se parler sans se quereller.
Alors que Romain a connu une paternité épanouissante et ne se voit vraiment plus redevenir papa, Julie croit, et ce à juste titre, que dans la vie il faut réaliser ses rêves. Elle pense que si elle ne met pas tout en œuvre pour les concrétiser, elle court le risque de terminer sa vie dans la frustration et le désenchantement. Résolument décidée à vouloir réaliser son rêve et à lutter contre la fatalité apparente dictée par mère nature, Julie contacte une société secrète, « The Foundation of New Era ». Ce laboratoire recherche dans la clandestinité, puisqu’aucune loi n’approuve encore leurs travaux, des couples volontaires n’arrivant pas à avoir d’enfants. Leur nouveau programme « Trans-humanity » consiste à faire naître des êtres humains d’une nouvelle espèce génétiquement modifiées. De la fécondation à l’accouchement, le processus se déroule au domicile des couples engagés grâce à un utérus artificiel installé dans leur appartement.
Ce projet ouvre le débat sur des problématiques essentielles : qu’adviendra-t-il de l’espèce humaine et du devenir des enfants qui naissent de cette façon ? cette technologie nouvelle ne nous confronterait-elle pas à encore plus d’artificialité ? qu’en sera-t-il de la parentalité et des rapports futurs entre les générations ? à qui appartiendront ces bébés et qui aura la priorité sur leur éducation ? enfin, qu’adviendra-t-il des rôles et des missions de chacun conventionnellement distribuées, et plus particulièrement de la relation entre la femme et l’homme ?
Romain devra donc faire un choix douloureux entre sa retraite ardemment désirée et l’accompagnement de Julie dans son rêve. Le couple sera amené à connaître une véritable révolution dans laquelle seront remises en questions beaucoup d’idées reçues sur leur relation de femme à homme. Les termes anciens de supériorité ou d’infériorité, d’inégalité ou d’égalité perdront tout leur sens. Julie et Romain auront pour la première fois conscience du rôle qu’on les aura contraint de jouer depuis leur plus tendre enfance, la féminité ayant de tout temps été déconsidérée pour répondre aux besoins des cultures, des morales et des religions dans un monde où le masculin l’emporte encore aujourd’hui sur le féminin. l’utérus artificiel achèvera la libération sociale des femmes en les rendant égales aux hommes devant les contraintes physiologiques inhérentes à la procréation. Grâce au chemin parcouru, ils apprendront à vivre en égaux et en couple heureux.
Mise en Scène
Grâce notamment à la technique du mapping, permettant de projeter des images et des vidéos de grande taille sur des structures en relief, ce spectacle multimédia fait le pari de réunir la musique, le théâtre et la vidéo. La scénographie, espace quasiment vide pourrait être l’intérieur d’un ventre.
Sur un rideau de fils blanc sont projeté des images et des vidéos évoluant au fil du spectacle. Dépeignant au départ l’intérieur de l’appartement du couple, le décor se transformera peu à peu pour devenir l’intérieur d’un laboratoire accueillant l’utérus artificiel.
L’espace vie devenant espace ventre, puis espace de communication et de surveillance par la société secrète, impliquant le spectateur dans un autre endroit, au-delà du monde réel. Dans ce processus expérimental le spectateur joue donc un rôle de témoin au sens large : un témoin particulier, comme le seraient des voisins assistants de trop près et sans trop le vouloir à des scènes de ménages, à des questionnements de couple d’une très grande intimité dans lesquels personne n’aurait le droit d’intervenir. Un témoin convié par la société secrète à assister à l’événement qui, en cas de réussite, serait diffusé dans le monde entier, parodie d'émission de télé-réalité dystopique. Bébéboc est, par le sujet qu’il traite et la façon dont il le traite, un spectacle intime qui se découvre publique.
La musique et le design sonore contribuent à souligner le caractère spirituel et universel du propos : des voix, des chants de style grégoriens, de la musique électronique et classique... Un univers sonore évoquera également un espace-temps où tout devient virtuel, commandé par des signaux lumineux, des sons ou des gestes.
La simplicité de l’écriture et des décors est un moyen d’imposer un réalisme nécessaire, car Bébéboc traite d’un sujet non pas de science-fiction mais bien d’une réalité future qui, au fil du temps, deviendra vraisemblablement la nôtre.
Distribution
Interprètes :
Julie Destroop : Catherine Gosse
Romain Louvier : Roland DepauwTextes : Roland Depauw
Mise en scène : Patricia Pekmezian
Musique et chant : Igor Bouin
Design sonore : ALb
Vidéos : Hervé Dumont, Lyne.k
Chorégraphie : Aude Berlin
Construction : Patrick Laby
Costumes : Colette Gru
Technique : François Cordonnier